VENDREDIGITAL#56 : L’ACTUALITÉ WEB ET MARKETING DE LA SEMAINE
56… Comme l’année de naissance de Carrie Fisher qui aurait eu 61 ans cette année. Elle, qui en défiant l’Empire, est devenue la figure de proue de toute l’alliance rebelle, serait si fière de voir qu’une poignée de français résiste encore et toujours à l’envahisseur. Car cette semaine, dans votre Vendredigital #56, on va parler des nouveaux codes entre les marques et leurs consommateurs, mais surtout de Xaphir, le nouveau moteur de recherche français qui s’attaque à l’Empereur Google. May the force be with you.
Les envies de l’homo economicus
Une marque voit en nous des consommateurs avant de prendre compte nos caractéristiques de citoyen, c’est un fait. Une grande partie d’entre elles dissocie l’humanisme et la solidarité des politiques de stratégies commerciales. Erreur !
Et oui, l’âge où l’homme de Cro-Magnon subissait les opérations marketing de plein fouet sans réfléchir est désormais révolu. Place à l’homo economicus, qui peut-être qualifié de “smart consumer” (consommateur intelligent, dans la langue de Molière). Pour cerner cet acheteur d’un genre nouveau, les grandes enseignes sont contraintes de réaliser de nombreuses études sur le sujet, comme la Shopper Observer Havas Paris (toujours plus longue la dénomination…).
L’étude Shopper Observer Havas Paris
Déclenchée dans le cadre de la préparation du Paris Retail Week, qui aura lieu du 19 au 21 Septembre Porte de Versailles, cette étude sur les nouveaux comportements du consommateur est riche d’enseignements :
- 79 % des Français pensent que les marques ont le devoir d’agir pour la société
- 64% d’entre nous pensent que les entreprises devraient plus souvent prendre part au débat public pour porter des changements dans notre société et défendre un ensemble de valeurs.
- 33% souhaitent voir les entreprises parler de politique, ce qui n’est pas sans rappeler une publicité E. Leclerc qui date de 2013 :
L’homo-economicus, c’est le consommateur que tout le monde connaît, mais en beaucoup plus engagé !
On-line mais pas que…
Selon Sophie Lubet, commissaire du Paris Retail Week : “Pure-players, marques et enseignes leaders convergent en ce moment même vers un modèle unique.“
Ce nouveau super-modèle combinera le on-line et le off-line de manière à proposer les mêmes produits en ligne qu’en magasin. Il se peut donc qu’on assiste très prochainement à la fin de l’agaçant : “Non mais ça tu peux le trouver que sur Internet haaaan…”. Et oui, 71% des Français affirment souhaiter qu’à l’avenir, tous les produits de leur choix soient accessibles aussi facilement en magasin qu’en ligne. Parmi ce pourcentage, chose étonnante, 82% des 18-24 ans apparaissent.
En s’appuyant sur ce sondage, il se pourrait d’ailleurs que nos grandes enseignes du Web telles qu’Amazon, Ventes Privées ou C-Discount se mettent à envisager l’ouverture de magasins physiques. En effet, toujours d’après le “Shopper Observer Havas Paris”, 57% des Français trouveraient ce projet pertinent.
“Le nouveau Shopper Observer Havas Paris/Paris Retail Week a permis de démontrer que la relation marque/consommateur est complexe et en évolution permanente. Aujourd’hui le commerce est en relation intime avec le consommateur, une relation, qui va faire émerger de nouvelles tendances. La relation qui doit se nouer est une relation de connivence et d’engagement, qui s’adapte à chacun, où l’humain doit être au centre des préoccupations, ce que Paris Retail Week a nommé le “Live Retail”” explique Sophie Lubet.
On découvre dans cette étude un consommateur paradoxal, souhaitant qu’on le surprenne en suggérant des produits qui lui correspondent mais refusant toutes relations automatisées et robotiques.
L’homo economicus serait donc favorable à l’engagement politique de certaines marques… pour mieux pouvoir juger si elles sont dignes de confiance ?
Xaphir contre Googliath
Si mon titre est légèrement alambiqué, l’allusion est riche de sens. Lancé fin Mars, le moteur de recherche français Xaphir souhaite concurrencer l’ogre Google.
Pertinence contre popularité
Sa méthode est simple : si Google classe les résultats en fonction de leur popularité, Xaphir établit un nouveau faisceau de critères redéfinissant la pertinence d’un résultat, et les classant en conséquence.
Eric Mathieu, PDG et fondateur de Xaphir explique : « Google et ses alternatives, Baidu, Bing ou Yandex utilisent le PageRank, qui consiste à faire remonter les pages les plus populaires. L’utilisateur est enfermé dans une bulle de la connaissance qui l’empêche, par exemple, de voir qu’Arsenal n’est pas seulement un club de foot ».
Xaphir souhaite dépoussiérer le concept de moteur de recherche en s’appuyant sur trois valeurs :
- impartialité
- diversité
- universalité
Ce nouveau moteur de recherche souhaite sortir du carcan habituel des recherches par mot-clés. Souvent tronqués par des optimisations SEO, le poids des sites, ou leur popularité, les résultats perdent parfois en pertinence. Xaphir souhaite donc composer avec de nouvelles données, comme la géolocalisation, pour renforcer ses critères permettant l’indexation.
Seul le temps pourra montrer si Xaphir se hisse au niveau des mastodontes qui dominent actuellement ce marché comme Bing, Baidu, Duckduckgo etc… Cependant Eric Mathieu reste optimiste et souhaite voir Xaphir entrer parmi le Top 5 mondial d’ici 2020. Ce projet n’est pas sans rappeler l’histoire même de Google qui avait dû se frotter dans ses premiers temps à la concurrence d’autres moteurs de recherche déjà implantés, comme Altavista par exemple.
Alors bon vent Xaphir !