Je vous invite à suivre mois après mois les mésaventures de Sophie, jeune Responsable RH…
Rentrez dans son monde professionnel quelque peu déjanté et laissez vous guider.
Jean-Marc le pro des heures sup avec Sylvie n’était finalement pas parti à Lille chez les Ch’tis et par conséquent Sophie non plus. Il avait totalement disjoncté sous la pression de sa femme et avait préféré donner sa démission afin de se ressourcer en partant en Ardèche élever des chèvres à poils longs.
Passé une période d’une semaine d’abattement, il avait fini par prendre le taureau (ou plutôt le bouc) par les cornes et avait décidé de partir pour une période à durée indéterminée. Tout le monde était halluciné par une telle décision. Jean-Marc avait pourtant proposé à Sophie de venir avec lui dans un élan de communautarisme, mais la vie au grand air au milieu de bestioles poilues qui sentent mauvais (si si, indéniablement l’odeur est forte !), sans soldes ni copines et avec Jean-Marc l’écolo autoritaire, impossible !
Sophie n’avait toujours pas été convoquée pour prendre les fonctions de DRH. Elle attendait patiemment et restait assistante, même si elle n’avait plus personne à assister. Pour l’heure, elle avait un nouveau challenge à relever : préparer le planning de congés d’été. Cette tâche incombait normalement à Jean-Marc et Sophie allait découvrir les joies de la négociation. Elle allait devoir essayer de concilier les souhaits de chacun (tout le monde exigeait 3 semaines du 14 juillet au 15 août) avec les besoins de l’activité et cela relevait d’une mission impossible.
Premier problème : Monique et Henri hurlaient, l’une stipulant que l’année passée elle était partie en septembre en Bretagne où elle avait dû acheter un Kway et des bottes en caoutchouc qui lui avaient provoqué des champignons (Stop ! merci Monique mais épargnez-nous les détails) tellement le temps était mauvais, et l’autre de répliquer qu’il était hors de question qu’il manque le tournoi de lancer de moule prévu le 16 juillet au Verdon sur Mer. Et puis il y avait Félicité qui, lui, souhaitait prendre 5 semaines de vacances pour partir à Djibouti voir sa famille. Ou encore Ariane, qui ne voulait pas de vacances du tout afin de les garder pour l’ouverture de la chasse à la tourterelle cet hiver. Et puis Mireille, et Jean et Alain…
STOP, cria Sophie d’abord il faut que je consulte le droit du travail et notre convention et je vous réponds.
Sophie, gardez votre calme voyons. Voici un petit récapitulatif : En principe, les congés d’été doivent être pris entre le 1er mai et le 31 octobre. À l’intérieur de cette période, c’est l’employeur qui détermine la période de prise des congés en respectant la convention collective ou les usages. Il doit, s’ils existent, demander leur avis aux délégués du personnel et afficher la période retenue au moins 2 mois avant son début. Les impératifs légaux ne prévoient pas moins de 12 jours ouvrables. Qu’il prenne ses congés par roulement ou lors de la fermeture de l’entreprise, le salarié doit avoir au moins 2 semaines de vacances de suite comprises entre 2 jours de repos hebdomadaire. En revanche 24 jours ouvrables seront le plafond maximal. Le salarié ne peut pas prendre plus de 4 semaines de congés payés (s’il veut prendre plus, c’est avec l’accord préalable de l’employeur, sous une autre forme : sans solde, RTT). De même, l’employeur ne peut pas fermer l’entreprise et accoler la 5e semaine aux 4 semaines des congés d’été.
Vous avez tout noté, alors à vous de jouer. Et un conseil : prenez quelques jours après avoir fait vos plannings, vous en aurez besoin !!!