“Il y a 52 touches blanches sur un piano.” Vos proches s’essaient aux envolées politiques le Dimanche midi ? Réorienter le débat avec ce genre de phrase peut parfois vous sauver la mise. Bien sûr, la deuxième solution consisterait à réciter tout ce que vous allez apprendre dans ce Vendredigital #52. Pourquoi ne pas attendre la sieste de Tonton pour tester les nouveaux filtres Snapchat et Facebook en réalité augmentée ? Ou éventuellement expliquer à votre sœur en quoi les datas auront un impact sur sa prochaine session shopping ? Allez, on passe en revue l’actualité du web et du marketing, histoire de vous expliquer tout ça…
Snapchat et Facebook s’offrent de nouvelles lentilles
L’application au fantôme, reine du marketing et des filtres addictifs, a annoncé cette semaine la sortie prochaine de nouveaux effets. Utilisant le principe de réalité augmentée, ils se nommeront “World Lenses”. Ainsi vous aurez le droit d’égayer chacune de vos vidéos avec un arc-en-ciel souriant, une glace très attachante ou encore toutes sortes de mots animés.
Côté Snapchat
Quelles différences avec les Stickers et effets actuels ? Et bien, dans ce cas précis, la forme des objets modélisés va évoluer si l’on en fait le tour, ou se réduire et s’agrandir en fonction de l’éloignement de notre caméra.
Si Snapchat tente de diffuser la sympathie et l’allégresse auprès de ses utilisateurs, l’application californienne devrait commencer par le faire dans ses propres locaux. En effet, Lundi dernier a été rendu public un dépôt de plainte visant la joyeuse compagnie. Son auteur n’est autre qu’Anthony Pompliano, un ancien collaborateur engagé il y a deux ans pour déployer Snapchat dans le monde entier. On peut y lire des propos surréalistes attribués au créateur et actuel PDG de l’entreprise, Evan Spiegel : “Je ne veux pas qu’on s’étende à des pays pauvres comme l’Inde ou l’Espagne. Mon application ne se destine qu’aux gens riches…”. Ambiance scandale…
Côté Facebook
Les ennuis ne s’arrêtent pas ici pour Snap’. On le sait : pour Facebook, copier puis devancer la concurrence est devenue une habitude (Un exemple ? Cliquez là). La firme a donc lancé cette semaine sa propre plateforme basée, elle aussi, sur la réalité augmentée : Camera Effect. Mais Zuckerberg persiste encore. Dans le cadre de la conférence F#8, donnée Mardi et Mercredi, le PDG a annoncé la création des applications suivantes :
- AR STUDIO : À destination des artistes/graphistes, cette interface permet de créer ses propres filtres. Utilisant des fonctions “en vogue” comme la reconnaissance d’objets, la géolocalisation… elle permet de créer des filtres sur-mesure.
- FRAME STUDIO : Destinée aux développeurs, elle leur permet de tester les filtres et leurs diverses fonctionnalités.
Parmi les évolutions potentielles de cette plateforme “multitask” : la création de jeu vidéo. Le grand Mark a d’ailleurs évoqué la possible sortie de mini-jeux en AR (= Augmented Reality), démonstration à l’appui :
On attend donc, dans les prochaines semaines, la réplique du service marketing de Snapchat, en espérant que leurs lentilles n’aient pas refroidi entre temps. (“Ba dum tss”)
Prêt-à-porter : quand les datas dictent la mode
Yves Saint-Laurent a conçu une de ses plus célèbres collections dans sa bibliothèque, en redécouvrant l’oeuvre de Mondrian. Et si les futurs créateurs en vogue trouvaient leur inspiration au milieu des datas servers ?
L’enjeu que représente la récolte et l’utilisation d’informations clients est aujourd’hui au centre des préoccupations de tous les acteurs de la mode et du marketing. Des petits ateliers de conception au géant du fast retailing, chacun cherche à tirer son épingle du jeu. Les datas semblent d’ailleurs embellir tout ce qu’elles touchent.
Une triple utilité
- Elles permettent la détection des tendances en temps réel :
6 mois : C’est la durée qu’il m’a fallu pour comprendre la fin du film “Inception”. C’est aussi le temps nécessaire à l’élaboration d’une nouvelle collection de prêt à porter. Grâce aux datas, Zara a ramené ce délai à 3 semaines. Leur système est redoutable : Chaque directeur de magasin fait remonter les préférences des consommateurs à un serveur central, grâce à un équipement mobile. Dès leur arrivée, les données sont compilées et analysées. S’il s’avère qu’une des informations est redondante, elle est transmise aux équipes de designers, qui expédieront un produit correspondant aux attentes clients dans les plus brefs délais.
- Elles affinent le mécanisme de recommandations :
“Je crois avoir vu des chaussures qui iraient parfaitement avec le sac que vous venez de vous offrir, je vais vous les chercher.” Christine, 54 ans, vendeuse chez H&M, en pleine vente additionnelle. En bravant le théorème de Cristina Cordula, qui veut qu’aucun sac ne doit être assorti à une paire de chaussures, votre hôtesse vient d’effectuer une pratique qui peut rapporter gros à son employeur. Désormais, ce concept est automatisé. Grâce à la reconnaissance d’images, les enseignes sont maintenant capables de cartographier tous les liens de recommandations entre les produits. Un jean fait un flop ? Pas de problème. On l’associe à une tenue phare. Le tour est joué, et sans promotion ! Une nouvelle manière de pratiquer le marketing.
- Elles rendent plus pertinente la comparaison des prix :
Encore une fois, la reconnaissance d’image trouve les produits “similaires” de différents distributeurs selon des critères pré-définis : format, couleur, matières… Une fois que l’étude est faite, la marque peut fixer le prix de son produit en fonction des standards du marché et de son coût de production.
En développant ces activités liées aux datas, les entreprises de prêt-à-porter génèrent peu à peu une nouvelle façon de concevoir, distribuer et mettre en vente leurs produits. Grâce à l’analyse des données clients, les plus grandes structures peuvent-elles aussi s’exercer au marketing “sur-mesure”.
Le paiement digital suscite l’intérêt
Selon une étude effectuée par Mastercard, et parue chez nos confrères du Journal du Net, les nouveaux moyens de paiement connectés deviennent peut à peu tendance.
Parmi les informations-clés, on note que 57% des consommateurs européens sont sensibles aux services bancaires en ligne. 1 habitant sur 5 seulement utilise le sans-contact, tendance qui pourrait se développer dans les mois à venir.